À l'intérieur de Bromont en Art 2025 : les moments forts du plus grand festival d'art en plein air du Québec
Rédaction: Mickey Semple
Photos: Émilie Sergerie-Girard, Roy Semple
Mon paternel Roy Semple s’est joint à la vibrante communauté de Bromont juste avant la pandémie, en 2019; Oui, il s’y est pris au bon moment! Quelques années plus tard, en 2023, s’ébauche en lui l’embryon de Bromont Média. Il voulait créer une plateforme artistique mettant en valeur les créateurs indépendants (ainsi que des outils sophistiqués s’adressant aux designers et décorateurs) avec un phare sur cette ville qu’il aime tant.
Ayant moi aussi des inclinaisons artistiques, il me propose à plusieurs reprises de se joindre à son projet. Lorsque je décidai finalement, certains diront de façon un peu impulsive, de quitter la “grand-ville” pour venir rejoindre les montagnes, les ruisseaux et les chevreuils, je savais que le moment était à point pour me consacrer à cette nouvelle entreprise.
Et quel projet artistique bromontois digne de ce nom oserait-il lever le nez à l’inimitable Symposium Bromont en art ?
Avec mon acolyte Émilie à mes côtés, j’ai sillonné les étalages d'œuvres éclectiques pendant des heures, écoutant les récits de leurs géniteurs. Des palettes chromatiques sapides à l’abstraction austère, ils nous ont fait voyager dans leurs imaginaires envoûtants le temps d’une fin de semaine. Certains perfectionnaient leur art depuis un demi-siècle ou presque; d’autres depuis seulement quelques mois!
D’innombrables visiteurs ébahis bravaient la chaleur pour flâner d’un kiosque à l’autre et absorber du regard les témoignages découlant tantôt d’un coup de pinceau exalté, tantôt d’une spatule bien avisée. L’événement extérieur a même pu être apprécié par la multitude de camarades poilus et enjoués qui font partie intégrante de notre patelin.

Isabelle Corriveau, harpiste et son chien à la Place Publique de Bromont
Le Symposium Bromont en Art : une floraison visuelle au cœur de sa 27e édition
Du 22 au 24 août 2025, de 10 h à 18 h, entreprenant par beau temps comme mauvais temps, Bromont a vibré au rythme de la 27ᵉ édition du Symposium Bromont en art — fondé en 1999 par Rénald Cusson et Marie‑Claude Tétrault — aujourd’hui revitalisé par leurs fils, Marc et Philippe Cusson.
Avec ses 900 mètres d’animation le long de la rue Shefford, c’est le plus grand rassemblement d’artistes en arts visuels au Québec. Cette année, pas moins de 126 artistes ont présenté plus de 1 000 œuvres, allant de la peinture acrylique, aquarelle, huile, pastels, aux techniques mixtes, sans oublier la sculpture, la photographie et les arts du verre ou du bronze
Le Musée éphémère, véritable innovation de cette édition, a mis en lumière « Le Cirque », œuvre de Jean‑Paul Riopelle accompagnée de textes poétiques signés Gilles Vigneault — une collaboration exceptionnelle à découvrir au Centre culturel St-John pendant les trois jours.
Le tout a attiré près de 25 000 visiteurs, et généré des retombées économiques d’environ 2 millions de dollars pour la ville de Bromont.
De l'institution à l’émergence, la 27e édition du Symposium nous en a mis plein la vue!
Voici un retour sur quelques artistes qui nous ont marqués :
Josée Tellier
Après des décennies comme violoniste professionnelle, Josée est contrainte de délaisser l’archet. Originaire de Beloeil, cette créatrice s’inspire aujourd’hui de l’architecture victorienne pour bâtir sur bois des bas-reliefs composés d’acrylique et de vitraux. Ses œuvres multidimensionnelles et vivantes incarnent de façon contagieuse son amour du sujet. Elle reçoit maintes accolades et est représentée par la galerie Balcon d’Art, à Saint-Lambert. Site web: https://joseetellier.com/

Des fleurs dans la ville Reine
Zoé Boivin
Artiste-peintre et muraliste professionnelle, Zoé laisse se déverser librement le flot de ses émotions sur le canevas de son choix. Priorisant les tons de pastels aguicheurs aux formes organiques, son univers à la fois ludique et romantique nous enivre de sa force douce. Aucune surprise que son CV soit bien garni! Elle est représentée par la galerie Berthelet à Trois-Rivières. Site web: https://zoeboivin.com/

BGali – Brigitte Galipeau
À l’aide d’une technique de son cru, BGali applique plusieurs couches d’acrylique, dessous-devant, pour venir créer une “peau” qu’elle dépose ensuite sur canevas. Empreintes d’un lyricisme naïf, ses œuvres aux thèmes de créatures réelles ou chimériques nous titillent l’imaginaire. Petit détail cocasse: elle inclut toujours un chat à son inventaire… Et lorsque qu’elle doit inévitablement s’en départir, elle en peint un de nouveau. Miaou! Gallerie: Ni vu ni cornu, Québec. Site web: bgali.ca
Pascal Normand
Originaire de Québec, Pascal est un artiste-photographe épris de l’art urbain. Lors de ses escapades nocturnes, il récolte de nombreuses photos à longue exposition. En superposant celles-ci, il développe des images aux jeux de clair-obscur complexes et frappants. On reconnaît souvent les lieux de ses clichés, nous donnant un sentiment de connexion et d’appartenance à ses tableaux (clin d'œil spécial à Montréal!). On peut le contacter à travers son site web. Site web: pascalnormand.com

Art my World VI , prise dans le Mile-End de Montréal

Château Moreau
Manon Marchand
À coups de truelle judicieusement placés, Manon nous partage les émotions ressenties lors de ses randonnées en montagne. La dichotomie entre la petitesse de l’humain et la grandiosité des paysages représentés nous est habilement communiquée à travers ses tableaux aux textures hypnotisantes. Lauréate de maintes distinctions, on peut aller la rencontrer sur rendez-vous à son atelier à Farnham, d’où elle est native. Site web: https://www.manonmarchand.com/

Manon est dans son élément au cœur des Rocheuses.

Au-delà des pas
Claude Lépine
Né à Granby, Claude a grandi sur le Plateau Mont-Royal. Son amour pour les arts visuels se concrétise lorsqu’il découvre le travail de Jean-Paul Riopelle, qui l’a grandement inspiré. Conjuguant intuition et fluidité, il habille les toiles de son “paysaginaire” ultra-saturé. Au moment présent, on se laisse submerger par un rose-saumon solaire qui enveloppe impudemment l’horizon. Claude peint dans son atelier à Joliette, et on peut le contacter via son site web. Site web: https://www.claudelepineartistepeintre.com/

Suis-moi dans ma douceur
Denis Courchesne
Denis Courchesne est né à Sherbrooke en 1951 et déménage, alors très jeune, à Thetford Mines. Il commence son cheminement en tant que peintre dès ses 14 ans; il est aujourd’hui des rares qui peuvent vivre uniquement de leur art. Précision et contrastes éblouissants dominent l’ensemble de son œuvre, lui prêtant des lettres de noblesse dépouillée de prétention. Avec quelques coups de pinceau, Courchesne en dit beaucoup. Crépusculaire, sélénite et doté de sa palette signature, son travail appelle à la contemplation. Présentement, quatres séries sont disponibles: Les Chaises, Les Paysages, Les Fleurs et Les Arbres.
Il est possible de le rejoindre à travers son site web. Site web: https://www.courchesneartistepeintre.com/

Sobriété et lumière se côtoient chez Courchesne

Au coeur des coquelicots
Beny – Benoît Tremblay
Originaire des Escoumins, Beny est un artiste autochtone qui pratique depuis environ un an. Son art abstrait se démarque par des coups de pinceau impétueux et une liberté d’expression ingénue. Pour lui, c’est une forme d’amour de soi, et quelle chance d’en être témoins!
On peut le contacter par e-mail à sexpistole43@live.fr

Beny trouve refuge dans son expression artistique

Envol
La Claude – Claude Raymond
Récipiendaire d’une des deux Bourses des Fondateurs du Symposium, on dénote chez La Claude une profonde sensibilité pour l’humain et les liens que l’on tisse. Son travail est irrévérencieusement féministe, tout en étant doté d’une douceur surprenante. Elle est intransigeante avec elle-même, faisant une curation minutieuse des œuvres qu’elle choisit de présenter. Également une tatoueuse accomplie, on peut la rencontrer sur rendez-vous à son studio à Shefford, ou au studio Minuit Dix à Montréal. Site web: laclaude.ca/

La Claude avec son œuvre, Maternité

Jungle Bleue
Partenaires, hommages et héritage
Les Bourses des Fondateurs, désormais dédiées à la mémoire de Rénald Cusson (décédé en juin 2025) et de Marie-Claude Tétrault (décédée en 2022), ont été attribuées à deux talents émergents : Claude Raymond ( La Claude ) et Yassine Lakhdar.
Les visiteurs étaient guidés par une carte numérique interactive (bromontenart.ca), qui indiquait les tentes d’artistes et les zones du Musée éphémère dans cinq secteurs distincts.
Les principaux partenaires institutionnels comprenaient :
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Gouvernement du Canada (programme « Festivals locaux – Développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine »)
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La Ville de Bromont (cruciale pour le financement et la logistique)
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Cinéma Princess
Le commanditaire présentateur de l'édition 2025 était Desjardins , qui a également soutenu le Musée éphémère et financé une navette électrique pour la mobilité des visiteurs.
Parmi les autres commanditaires figuraient le Domaine Château-Bromont, Isabelle Charest (députée de Brome-Missisquoi), Brault Shoes & Clothing, Engel & Völkers, Boutique Emarose, Garage MJM, La Belle Vieillerie, Nuits St-Georges, Café Van Houtte, East Side Mario's, Mikes, Starbucks, St-Hubert et Parcours du Vieux Village.
Les partenaires médias allaient des hebdomadaires La Voix de l'Est et ICI Médias ( Le Guide, Granby Express, Le Reflet du Lac ) à M105 et Le Devoir .
Une impression durable
En bref, la 27e édition du Symposium a su allier avec brio créativité, innovation et esprit communautaire. L'engouement des visiteurs, le soutien des acteurs culturels et économiques, ainsi que l'hommage chaleureux rendu à ses fondateurs ont contribué à créer un événement mémorable et rayonnant, à l'image de la communauté culturelle en plein essor de Bromont.
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